Est il permis de célébrer la nuit de la mi-chaabane en distribuant des chocolats aux enfants pour marquer sa joie pour l'approche de l'arrivée du Ramadan?
Est il permis de célébrer la nuit du 15e jour de Chaabane en suivant un héritage culturel populaire dans certains pays. Je m'explique: il est de coutume dans certains de nos pays de distribuer des friandises aux enfants. Ceci est considéré chez nous comme une simple manifestation de joie à l'approche de l'arrivée du Ramadan.. Y a –t-il un inconvénient à célébrer cette nuit-là, s'il ne s'agit que de distribuer des friandises aux enfants?
Louanges à Allah
Il n'est pas institué de célébrer la nuit du 15e
jour de Chaabane, que cela prenne la forme de prières
nocturnes ou de dhikr ou de récitation du Coran ou de
la distribution de friandises aux enfants ou de l'offre de repas ou autres
choses.
Il n'est pas connu dans la Sunna authentique et purifiée
qu'il est institué de consacrer une pratique cultuelle ou coutumière à cette
nuit. Car elle comme les autres nuits.
Les ulémas de la Commission Permanente pour la
Consultance ont dit: «Il n'est pas permis de célébrer la Nuit du Destin ou une
autre nuit. Il n'est pas permis non plus de célébrer d'autres occasions comme
la nuit du 15e jour de Chaabane et la nuit
de l'Ascension (voyage nocturne du Prophète) ni celle du Mawloud
car il s'agit là d'innovations qui ne
proviennent ni du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) ni de ses
compagnons. Or le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui
) a dit: « quiconque mène une action non conforme à notre ordre la verra
rejetée.»
Il n'est pas permis non plus d'aider à organiser ces
célébrations ni en offrant de l'argent
ni en donnant des cadeaux ni en servant du thé. Il n'est pas permis d'y
prononcer des sermons ou conférence car cela reviendrait à les reconnaitre et encourager. Bien au contraire, il faut les
dénoncer et les boycotter.» Extrait de la fatawa de
la Commission Permanente (2/257-278).
Cheikh ibn Outhaymine (puisse
Allah lui accorder Sa miséricorde) a été interrogé en ces termes: «Nous avons
certaines pratiques traditionnelles transmises de génération en génération et
relatives à certaines occasions. En font partie par exemple: la confection de
gâteaux et de biscuits lors de la fête de fin de Ramadan, la préparation de
plateaux garnis de viandes et de fruits
au cours de la 27e nuits de Radjab et de
la 15e nuit de Chabaane et des types de
bonbons qu'il faut préparer lors du jour de la Achoura..Comment la loi religieuse juge-t-elle cela?»
Voici sa réponse: «la manifestation de la joie et de la
réjouissance pendant la fête de fin de Ramadan est sans inconvénient, pourvu
qu'on reste dans les limites permises par la loi religieuse. C'est le cas quand
il ne s'agit que de donner à manger et à boire et d'autres actes pareils. Car
il a été rapporté que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit:
« les jours de tashriq sont des jours pendant
lesquels on mange, boit et rappelle Allah le Puissant et Majestueux. Il s'agit
là des trois jours qui suivent celui de la Fête du sacrifice, journées au cours
desquelles les gens sacrifient des bêtes, en mangent et se jouissent des bienfaits dont Allah les
a gratifiés. Il en est de même de la Fête de fin de Ramadan. On peut y
manifester de la joie et des réjouissance, pourvu de ne pas dépasser les
limites religieuses.
S'agissant de la manifestation de la joie au cours de la
nuit du 27 Radjab ou celle du 15e jour de Chabaane ou la journée d'Achoura, cela n'a aucun fondement.
Pire, c'est interdit. Le musulman invité à de telles manifestations doit
décliner l'invitation. En effet, le Prophète (bénédiction et salut soient sur
lui) a dit: «méfiez vous des pratiques (religieuses) innovées car toute
invention est une innovation et toute innovation est une aberration.»
Des ignorants prétendent que la 27e nuit de Radjab est celle de l'Ascension, au cours de laquelle le
Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) fut amené au ciel auprès d'Allah le Puissant
et Majestueux, ce qui n'est pas historiquement prouvé. Or tout ce qui n'est pas
prouvé est faux et ce qui est fondé sur le faut est lui-même faux. Agrave; supposer
même que cela se soit passé au cours de la nuit en question, il ne nous serait
pas permis d'y innover des pratiques festives ou cultuelles qui n'ont pas été
rapportées de façon sûre ni du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui)
ni de ses compagnons qui furent les hommes les plus soucieux de perpétuer la
Sunna et d'appliquer la Charia. Comment nous permettre d'introduire des
pratiques religieuses qui n'existaient pas du temps du Prophète (bénédiction et
salut soient sur lui) et ses compagnons? Rien de sûr n'a été rapporté encore à
propos de la nuit du 15e jour de Chabaane
ni sa célébration ni son animation (par des prières). Certes, des membres de la
génération qui a suivi celles des compagnons l'ont animée par la prière et le dhikr et non par la préparation de repas et la
manifestation de joie et l'organisation de pratiques festives.» Extrait de fatawa islamiques (4/693).
Allah le sait mieux.