Prélever la zakat de fin de jeûne sur le sucre, sur le thé et sur les conserves
Peut-on prélever la zakat de fin de jeûne sur le sucre, sur le thé et sur les conserves?
Louanges à Allah
Premièrement, il n'est permis de prélever
la zakat de fin de jeûne que sur les aliments de consommation courante. Ceci
s'atteste dans ce hadith rapporté par al-Bokhari
1510) d'après Abou Said al-Khaoudri
(P.A.a):«Du temps du Messager d'Allah (Bénédiction et
salut soient sur lui) nous donnions lors du jour de la fête (aux pauvres à
titre de zakat) un saa (3kg) de denrées alimentaires.
Nous nous nourrissions alors de blé, de raisin, de
beurre et de dattes. Ils offraient une
mesure de saa de ce dont ils se nourrissaient. Quant
aux denrées qui ne servent pas de nourriture courantes, on n'en prélève pas la
zakat. Par nourriture courante, on entend ce qui sert à tout le monde d'aliment
de base.
On
lit dans l'encyclopédie juridique (6/44): «La nourriture, c'est comme le blé,
l'orge et d'autres aliments pouvant être consommés parce qu'aptes à alimenter
le corps de façon durable.»
Il
est bien connu que le sucre et le thé, en dépit du besoin dont tout le monde en
a, ne peuvent pas à eux seuls servir de nourriture. Cela étant, il n'est pas
permis d'en prélever la zakat.
Deuxièmement, si les conserves relèvent des
aliments de consommation courante, il n' y a aucun inconvénient à les offrir à
titre de zakat de fin de jeûne. C'est le cas des conserves d'arachides, de
petits pois, de maïs, d'aubergine d'haricots et consorts.
Il
faut faire attention au fait que ces boites de conserve peuvent contenir des
dérivées ajoutées aux aliments. Il faut en tenir compte quant on mesure ou pèse
les aliments. Pour Ibn Qoudamah:«Si les substances
ajoutées occupent une partie de l'unité de mesure si importante qu'elle peut
constituer un défaut, l'offre de la conserve ne suffit plus comme zakat. Si les
substances étrangères sont de faible quantité et que le contenu d'aliments
originels atteint la quantité de saa, la conserve
peut servir de zakat.» Extrait d'al-Moughni
d'Ibn Qoudamah (4/294).
Al-Mourdawi dit :«Dire que cela
(le produit) suffit comme zakat, même en présence d'une grande quantité de
substances étrangères est un avis solide.» Extrait d'al-Insaaf
(3/130). Cet avis d'al-Mourdawi est
juste car l'objectif visé est d'offrir un saa
de denrées alimentaires. Si on offre des conserves d'haricots et que les
graines d'haricots atteignent un saa, cela ne fait
l'objet d'aucun inconvénient puisqu'on a fait ce qu'on a à faire, à savoir
offrir des denrées alimentaires. Il s'y ajoute que les substances ajoutées aux
haricots participent à sa conservation et lui donnent un goût délicieux. Leurs
présence ne constitue pas un défaut.»
Allah le sait mieux.