J'ai l dans le Coran qu'on doit prier à trois moments avant le lever du soleil , après son coucher et au milieu du jour. Pourquoi prier cinq fois? J'espère que vous ne me raconterez pas l'histoire selon laquelle les prières étaient au départ au nombre de 50 000 puis furent réduites à 5.Je veux une réponse convaincante.
Louanges à Allah
1/
Le chiffre de 50 000 mentionné
dans la question est erroné. Les prières étaient initialement au nombre de 50 puis elles furent
ramenées à 5 dans le cadre d'un allègement concédé par le Maître des Univers au profit des Musulmans.
2/Les
dispositions religieuses comportent
deux catégories, les unes étant rationnellement
compréhensibles et les autres purement cultuelles parce que reposant sur
une cause qui nous échappe et qui n'est pas mentionnée dans le Livre et la Sunna.
L'exemple de la première catégorie consiste dans l'interdiction
de la consommation du vin et de la pratique
des jeux de hasard. Allah Très Haut nous en a précisé la cause en ces termes: «Le Diable ne veut que
jeter parmi vous, à travers le vin et le jeu de hasard, l'inimitié et la haine, et vous détourner d'invoquer Allah et de la prière.
Allez-vous
donc y mettre fin? » (Coran,5:91) et d'autres
dispositions similaires.
L'exemple de la seconde catégorie réside dans la célébration de la prière du début de l'après midi quand le soleil est au zénith,
la circumambulation effectuée par le musulman au tour de la Kaaba en laissant cet édifice
à sa gauche
, la fixation du montant
à prélever sur l'or à
titre de zakat à 2,5 pour cent, la fixation du nombre des rakaa de la prière du coucher
du soleil à trois, et de nombreux autres dispositions.
Le
contenu de la question correspond à
la seconde catégorie dont nous ne
trouvons pas la cause, ni dans le Coran ni dans
la Sunna. Aussi devons- nous nous soumettre à l'ordre d'Allah
Très Haut. C'est ainsi que les questions seront répétées à propos de toutes les
dispositions relevant de cette catégorie.
Le
musulman a le devoir de s'arrêter
(de poser des questions ) quand
Allah lui-même n'explique
pas la cause. Il faut alors
que le musulman dise à l'instar
des croyants: «nous avons entendu et nous obéissons» au lieu de faire comme les fils d'Israël qui dirent : « nous avons
entendu mais nous n'obéissons pas». Il faut encore méditer le propos du Très Haut:«
On ne l'on ne L'interroge pas sur ce qu'Il
fait. Ce sont eux qui seront interrogés.» (Coran,20:23). C'est
mieux pour lui, aussi bien dans
sa foi
que dans sa vie profane. Il est un esclave –serviteur et a un Maître. Or , il ne
revient pas à l'esclave d'interroger son Maître sur ses
jugements. Il faut se
conformer à l'ordre du Transcendant et l'exécuter ,
qu'il nous en explique la cause ou pas.
3.Dans l'Encyclopédie koweitienne de Jurisprudence (1/49-51), figurent
ces précieux propos que nous citons
à toutes fins utiles:« Par rapport à la possibilité ou l'impossibilité de saisir les
justifications des dispositions du droit musulman, nous y décelons deux catégories. La première est constituée par les
dispositions rationnellement compréhensibles
appelées aussi dispositions justifiées.
Elles sont celles dont nous
connaissons la cause de leur établissement, soit parce qu'elle
est explicitée, soit parce qu'on
peut aisément la déduire. Ces dispositions sont les plus nombreuses dans la législation d'Allah Transcendant et Très Haut. C'est
dans l'ensemble comme la législation régissant la prière , la zakat, le jeûne et le pèlerinage. C'est aussi le cas pour celle imposant la dot dans le mariage, l'observance d'une période de viduité à la suite du divorce ou du
décès du conjoint et la nécessité d'assurer la prise en charge vitale de l'épouse, des enfants et des proches. C'est encore le cas dans
la législation justifiant
le divorce quand la vie conjugale
se complique, entre autres milliers de questions juridiques.
La
seconde catégorie est constituée
de dispositions cultuelles. En d'autres
termes des dispositions dont
la pertinence et les conséquences
pratiques ne sont pas saisissables, comme le nombre des prières et des rakaa et la plupart des rites constitutifs du pèlerinage. La miséricorde divine a fait que ces dispositions sont minimes comparées aux premières.
Les dispositions incompréhensible constituent un test qui permet de savoir si le fidèle est
réellement croyant. Ici, il convient
de savoir que les fondements
et démembrements de la charia
ne contiennent rien d'absolument irrationnel, mais ils peuvent , parfois, ne
pas être saisis par la
raison. Il y a là une grande nuance. Si l'homme est
rationnellement convaincu
de l'existence d'Allah, de
Sa sagesse et de Sa souveraineté
exclusive, s'il est convaincu encore, grâce à des miracles et des preuves, de
la véracité du Messager (Bénédiction et salut soient sur
lui) chargé de transmettre
(Son message), il a déjà reconnu
à Allah Transcendant et Très Haut la prérogative
exclusive de Juge Souverain
et a reconnu son propre statut d'esclave –serviteur. Si on lui donne
un ordre ou lui interdit une
chose et qu'il dit: je ne m'exécute
qu'après avoir compris la sagesse qui justifie l'ordre ou l'interdiction, il démentit sa
prétention d'avoir cru en
Allah et à Son Messager. Car la raison a des limites qu'elle ne peut
pas dépasser comme les sens sont limités
dans leurs perceptions.
Celui qui se révolte contre les dispositions
divines incompréhensibles est
comparable à un malade qui
se présente à un médecin sûr, compétent
et honnête. Il lui prescrit divers médicaments les uns à prendre
avant un repas , d'autres pendant le repas et d'autres enfin après le repas selon différentes quantités. Le malade répond au médecin: je ne prends
les médicaments que lorsque vous m'aurez
expliqué pourquoi ceux-ci sont à
prendre avant un repas et ceux-là
pendant ou après un repas
et pourquoi la différence
des doses. Un tel malade fait il vraiment confiance à son médecin? Comment quelqu'un qui prétend croire en Allah et à Son messager peut il se révolter
contre des dispositions dont
il ne saisit
pas la cause? Le vrai croyant
reçoit prescriptions et proscriptions en disant: j'ai entendu
et j'obéis
. Ceci s'impose d'autant plus que nous avons expliqué
qu'il n' y a pas de dispositions absolument
inadmissibles pour les esprits
sains. Le fait de ne pas connaître une chose n'est pas une preuve
de l'inexistence de la chose. Que
de fois nous avons au début ignoré la cause de certaines dispositions
avant d'y découvrir une sagesse
parfaite! La cause de l'interdiction de la consommation
de la viande porcine échappait
à beaucoup de gens. Puis nous avons
découvert que cet animal est
porteur des germes de
maladies et affections malignes qu'Allah
a voulu éviter à la société musulmane.
On peut en dire de même de l'ordre de laver sept fois dont l'une
avec usage du sable tout récipient
utilisé par un chien ainsi que d'autres
dispositions dont les secrets de leur institution se révéleront au
fil des jours, même s'ils nous
échappent encore.
Allah le sait mieux.