La vertu d'une prière de quatre rakaa faite après la prière d'isha
Le hadith selon lequel celui qui fait une prière de quatre rakaa après la prière d'isha les verra doter de la même valeur qu'elles possèderaient si on les accomplissait au cours de la Nuit du destin est il authentique?
Louanges à Allah
Premièrement, il
est reçu surement du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) qu'il
accomplissait quatre rakaa après la prière d'Isha, une fois rentré chez lui. La pratique s'atteste dans
ce hadith d'Ibn Abbas (P.A.a):«J'avais
passé la nuit chez ma tante , Maymouna fille de Harith, épouse du Prophète (Bénédiction et salut soient sur
lui) qui recevait ce dernier cette nuit-là. Auparavant, le Prophète
(Bénédiction et salut soient sur lui) avait fait la prière d'isha et était rentré chez lui. Il fit quatre rakaa avant de se coucher. Plus tard, il se leva et dit: «Le garçon s'est-il endormis» ou une autre phrase
pareille? Puis il se mit debout et je me mis à sa gauche et il me plaça à sa
droite et fit une prière de cinq rakaa puis une autre
de deux rakaa avant de se coucher et s'endormir au
point que je l'entendis ronfler. Puis il sortit pour aller faire la prière.»
(Rapporté par al-Bokhari,117).
Un autre hadith,
bien que faible, indique que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui)
avait l'habitude de faire une prière de quatre rakaa
après celle d'isha.
Aicha (P.A.a) a dit: «Le Messager d'Allah
(Bénédiction et salut soient sur lui) n'avait jamais fait la prière d'isha et était rentré chez moi sans faire une prière de
quatre ou six rakaa.» (Rapporté par Abou Dawoud sous le numéro 1303 et jugé faible par al-Albani
dans Dhaif Abou Dawoud; al-Oum
(2/57). Va dans le même sens ce hadith d'Abdoullah ibn Zoubayr: «Quand le Messager
d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) avait fait la prière d'isha, il faisait une prière de quatre rakaa
clôturée par une seule puis il dormait jusqu'à l'heure de ses prières
nocturnes.» (Rapporté par Ahmad dans al-Mousnad
(26/34), édition de l'établissement Rissala.
Le hadith est jugé faible par les réviseurs de l'édition à cause de son
interruption.
La sunna
pratique du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) indique la légitimité
de l'accomplissement d'une prière de quatre rakaa
après la prière d'isha. C'est pourquoi les ulémas
sont tous d'avis que cette prière est à faire après la prière d'isha. Qu'un hadith authentique en atteste la vertu ou pas.
Les
jurisconsultes hanafites considèrent ces quatre rakaa
comme une sunna à faire régulièrement après la prière d'isha.
Voir Fateh al-qadir
(441/1-449). Mais, le plus évident- Allah le sait mieux- est que cette prière
est l'une des prières surérogatoires libres à faire dans le cadre de l'animation
de la nuit. Ibn Qoudama les appelle ainsi dans al-Moughni (2/96): prière
surérogatoire.
Deuxièmement, on
a reçu à propos de la vertu des quatre rakaa à faire
après la prière d'isha cinq hadith
hautement attribués au Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) et dix
traditions venues des compagnons et de leurs successeurs immédiats portant sur
leurs paroles et actes. Il s'agit de très nombreux hadith auxquels Ibn Abi Chayba a consacré un chapitre de son ouvrage al-Moussannaf intitulé: à
propos des quatre rakaa à accomplir après la prière
d'isha. Al-Marouzi en a
fait de même dans son remarquable ouvrage intitulé : animer la nuit par la
prière dans le chapitre : les quatre rakaa à
faire après la prière d'isha. Il en est de même
encore d'al-Bayhaqui dans as-Sunan al-Koubra ,
ouvrage qui comprend un chapitre intitulé: accomplir quatre rakaa ou plus après la prière d'isha.
Nous allons
citer ci-après les hadiths et traditions pour les commenter dans la mesure du possible:
Le premier hadith:
D'après Ibn Omar
(P.A.a) le Messager d'Allah (Bénédiction et salut
soient sur lui) a dit: «Quiconque fait la prière d'isha en groupe et y ajoute quatre rakaa
avant de quitter la mosquée, aura agi comme s'il avait accompli les mêmes rakaa au cours de la nuit du Destin.» (Rapporté par
at-Tabari dans al-Mou'djam al-Kabir
(13-14 p.130). On lit dans al-Mou'djam al-Awsat (5/254):«Muhammad ibn
al-Fadhl as-Saqati nous l'a
raconté d'après Mahdi ibn Hafs, d'après Isaac al-Azraq, d'après Abou Hounayfa
d'après Mouharib ibn Dithar
qui tenait le hadith d'Ibn Omar. C'est par la voie d'at-Tabarani
qu'Abou Nouaym l'a rapporté dans Mousnadou
Abi Hanfah,p.223. Pour Tabarani,
ce hadith n'a été rapporté d'après Ibn Omar que par Mouharib
ibn Dithar et il n'a été rapporté de ce dernier que
par Abou Hanifah. Isaac al-Azraq
fut le seul à l'avoir rapporté.
Al-Iraqui (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: «Il (le hadith) souffre d'une faiblesse.» Extrait de Tarh at-tathrib,
4/162).
Al-Haythami (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit:« sa chaîne de transmission comporte un faible qui
pourtant n'a pas été traité de menteur.»Extrait de Madjma' az-Zawaaid
(2/40). Il dit encore: «On y trouve un rapporteur
traité de faible.» Extrait de Madjma az-Zawaaid (2/231).
Commentant les
propos d'-at-Tabarani:« Isaac al-Azraq fut le seul à
l'avoir rapporté.», cheikh al-Albani (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde)
a écrit:« Il (Isaac) est le fils de Youssouf al-Waasiti.
Il est sûr comme l'ensemble des hommes composant la chaîne (des rapporteurs du
hadith) hormis Abou Hanifah (Puisse Allah lui
accorder Sa miséricorde) jugé faible (en hadith) par les imams...Sa faiblesse a
été évoquée par al-Hafehz al-Haythami
qui a dit après avoir cité le hadith: «Il souffre
d'une faiblesse.» Il s'était exprimé ainsi comme s'il craignait de dévoiler le
nom (du faible) par peur d'un mal pouvant provenir des hanafites fanatiques de son temps.
Qu'Allah nous protège du mal du fanatisme et des fanatiques. Le reste des
hommes composant la chaîne du hadith sont cités dans at-Tahdhib,
à l'exception d'as-Saqati. Sa biographie est
reproduite dans Tarikhou Baghdad (3/153). Al-Khatib dit: il (as-Saqati) était sûr).
Ad-Daraqoutni l'a qualifié de véridique.» Extrait
succinct de silsilatoul ahadith
adh-dhaiifah, n° 5060.
Le deuxième hadith:
D'après Ibn
Abbas le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit: «Celui qui accomplit quatre rakaa
après la prière d'isha en récitant dans les deux
premières les sourates: 109 et 112 et dans les deux dernières les sourates 32
et 67, on les lui inscrira comme s'il les avait accomplit
au cours de la Nuit du Destin.» (Rapporté par al-Marouzi
dans l'animation de la nuit par la prière p.92
et par at-Tabarani dans al-Mou'djam
al-Kabir (11/437) et par al-Bayhaqui
dans as-Sunan al-koubra (2/671). Ils l'ont
tous rapporté par la voie de Said ibn Abi Maryam. Celui dit: Abdoullah ibn Faroukh m'a raconté d'après Abou Farwah
d'après Salim al-Aftas d'après Said
ibn Djoubayr qui le tenait d'Ibn Abbas qui l'a reçu
du haut (du prophète).
Al-Bayhaqui (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit:«ibn Faroukh
al-Misri fut le seul à l'avoir rapporté.»
Cette chaîne est
faible en raison de la présence d'Abou Farwah, Yazid
ibn Sinan ar-Rahawi. Les critiques du hadith sont unanime à le juger faible. Bien plus ,
Yahya ibn Maain dit: «Il n'est rien.» An-Nassai dit: «Ses hadith sont à
abandonner.» Ibn Ady dit de lui: «L'ensemble de ses
hadiths ne sont pas mémorisés.» Voir Tahdhib
at-Tahdhiib (11/336). Voilà pourquoi al-Haythami l'a jugé faible dans Madjma'
az-Zawaid (2/231) et al-Albani dans Silsilatoul ahadith adhaiifah dans son commentaire du hadith n° 5060.
Le troisième
hadith
D'après Anas (P.A.a) le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur
lui)a dit: «Quatre rakaa
faites après la prière de zouhr et quatre rakaa après celle d'isha
possèdent la même valeur que leurs équivalentes faites dans la nuit du Destin.»
(Rapporté par at-Tabarani dans al-mou'djam al-Awsat (3/141) par
la voie de Yahya ibn Ouqbah ibn Abi al-Ayzar d'après Muhammad ibn Djahadah
qui a dit: «Ce hadith n'a été rapporté par Muhammad
ibn Djahaadah que par Yahya.»
Cette chaîne est
très faible en raison de la présence de Yahya ibn Ouqbah
ibn Abi al-Ayzar. Abou Hatim
a dit de lui qu'il inventait des hadiths. Al-Bokhari dit de lui que ses hadiths
sont contestables. Ibn Maiin le qualifie de malin
menteur.» Voir Lissan al-Mizaan (8/464).
Al-Haythami (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: «On y trouve
Yahya ibn Ouqbah ibn Abi al-Ayzar
qui est très faible.» Extrait de Madjma' az-Zawaid (2/230). Al-Albani (Puisse Allah lui accorder
Sa miséricorde) le qualifie
de très faible.» Extrait de silsilatoul
ahadith adh-dhaifah,n°
2739,5058.
Le quatrième
hadith
D'après al-Baraa ibn Azeb (P.A.a), le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a
dit:« Celui qui accomplit quatre rakaa
avant la prière de dhohr est comme celui qui les
accomplit dans la nuit à venir. Celui qui les accomplit après la prière d'isha est comme celui qui les accomplit dans la Nuit du
Destin. Quand un musulman rencontre un autre musulman et lui serre la main, les
deux ne se sépareront avant d'avoir leurs péchés pardonnés, s'ils sont
sincères. (Rapporté par at-Tabarani dans al-Mou'djam al-Awsat (6/254).
At-Tabarani a dit: Muhammad
ibn Ali as-Saegh nous a raconté que Said ibn Mansour lui a raconté que Nahed
ibn Salim lui a raconté qu'Amaar, Abou Hachem lui a rapporté d'après Rabii
ibn Loth qui le tenait de son oncle paternel, al-Baraa
ibn Azeb (P.A.a). At-Tabaarani dit encore:« Ce hadith
n'a été rapporté de Rabii ibn Loth que par Ammar Abou
Hachem. Nahed ibn Salim est
le seul à l'avoir rapporté.
Al-Haythami (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: «On y trouve Nahed ibn Salim
al-Bahily et d'autres. Et je ne les ai trouvé citer
par personne.» Extrait de Madjmaou Zawaid (2/221).
Al-Albani
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit:
«Faible (est)...Nahed ibn Salim al-Bahily. Je n'ai pas trouvé sa biographie. Al-Haythami dit à propos du hadith (sus
mentionné):«On y trouve Nahed
ibn Salim al-Bahily et d'autres que je n'ai trouvé
citer par personne. Je ne connais pas celui qu'il voulait il désigner par
'd'autres' à moins qu'il s'agisse du maître de Tabarani
car celui-ci a dit:« Muhammad ibn Ali as-Saegh nous a raconté que Said ibn
Mansour lui a raconté que Nahed ibn Salim al-Bahily... Cependant al-Haythami
n'avait pas l'habitude de critiquer les maîtres inconnus ou occultés d'at-Tabarani qui n'étaient pas mentionnés dans al-Mizaan. Allah le sait mieux.» Extrait de Silisilatoul ahaadith adh-dhaiifa, n° 5053.
Le cinquième
hadith
D'après Yahya
ibn Kathir:«Le
Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a donné à ses compagnons l'ordre
de réciter les sourates (32) et (67) car chaque verset des deux sourates vaut soixante dix versets des autres sourates. Celui qui les
récite après la prière d'isha est comme celui qui les
récite au cours de la Nuit du Destin. (Rapporté par Abdourrazzaq
dans al-Moussannaf (3/382) d'après Muammar ibn Rachid d'après Yahya ibn Abi Kathir comme il apparait, donc de manière anonyme) Yahya
ibn Abi Kathir fait partie des jeunes de la
génération qui a suivi celle des compagnons. il mourut
en 132 de l'Hégire. On ne sait pas de qui il avait reçu le présent hadith. Ce
qui fait partie des causes de la faiblesse d'un hadith. Voir Tahdhiib al-Kamal (11/269).
Troisièmement,
concernant les tradition reçues des compagnons et de leurs successeurs
immédiats à propos du sens du hadith, elles se présentent comme suit:
Première
tradition
D'après
Abdoullah ibn Massoud (P.A.a):«Quiconque
accomplit quatre rakaa après la prière d'isha sans les séparer par un salut final est comme celui
qui les accomplit pendant la Nuit du Destin.» Ibn Abi Chaybah
l'a rapporté dans al-Moussannaf (2/127) en ces
termes: «Wakii nous l'a
raconté d'après Abdoul Djabbar ibn Abbas d'après Qays ibn Wahb d'après Abdoullah
ibn Mourrah.» Cette chaîne (de rapporteurs) est bonne
et continue.
Deuxième
tradition
D'après
Abdoullah ibn Amer (P.A.a):«Celui
qui accomplit quatre rakaa après la prière d'isha est comme celui qui les accomplit au cours de la Nuit
du Destin.» Ibn Abi Chayba l'a rapporté dans al-Moussannaf (2/127) en ces termes:
«Idriss nous a raconté d'après Housseyn d'après
Moudjahid d'après Abdoullah ibn Amer.» Nous disons que cette chaîne est
composée de rapporteurs surs. Cependant, une divergence porte sur le fait pour Moudhahid d'avoir entendu (le hadith) d'Abdoullah ibn Amer
ibn al-Aas. Al-Bardiidji dit: «Moudhahid a rapporté des
hadiths d'Abou Hourayrah et d'Abdoullah ibn Amer. On
dit qu'il n'a rien entendu (d'eux).» Voir Tahdiib
at-Tahdhiib (10/43)
Troisième
tradition
Aicha a dit: «Quatre rakaa après la prière
d'isha valent leurs équivalentes faites au cours de
la Nuit du Destin.» Ibn Abi Chaybah l'a rapporté dans
al-Moussannaf (2/127) en ces termes:« Muhammad ibn Foudhayl
nous a raconté d'après al-Alaa ibn al-Moussayib d'après Abdourrahman
ibn al-Aswad d'après son père qui le tenait d'Aicha.
Les rapporteurs
compris dans cette chaîne sont sûrs. Cependant, nous ne connaissons personne
qui ait cité Abdourrahman ibn al-Aswad
parmi les maîtres d'al-Alaa ibn al-Moussayib.
Quatrième
tradition
Abdoullah ibn
Omar (P.A.a) a dit:
«Quiconque accomplit quatre rakaa après la prière d'isha et avant de quitter la mosquée, elles auront la même
valeur que quand on les accomplit au cours de la Nuit du Destin.» Muhammad ibn
al-Hassan ach-Chaybaani l'a rapporté - d'après ce qui
est affirmé dans al-Aathar (1/292)- d'après
son maître, l'imam Abou Hanifah, d'après al-Harith ibn Ziyad ou Mouharib ibn Dithar- le doute est
de Muhamamd- d'après Ibn Omar.
Cette chaîne est
faible en raison du doute et de l'hésitation. Nous n'avons pas vu la biographie
d'al-Harith ibn Ziyad.
Toutefois, al-Hafehez ibn Hadjar
(Puisse Allah lui accorder sa miséricorde) a dit: «Il
l'a reçu sans doute de Mouharib... Quant à al-Harith ibn Ziyad, je n'ai pas
trouvé son nom parmi ceux qui ont rapporté les hadiths d'Ibn Omar.» Extrait de al-iithar bi ma'rifatil al-Aathar,p.57.
Cinquième
tradition
D'après Kaab ibn Mani, dit Kaab al-Ahbaar, il (le Prophète) dit:
«Quiconque accomplit quatre rakaa après la prière d'isha en en embellissant la génuflexion et la prosternation,
elles seront comme leurs équivalentes accomplies au cours de la Nuit du
Destin.» Le hadith est transmis à travers de nombreuses chaînes reçues de Kaab al-Ahbaar. Nous n'avons pas
voulu être long en les énumérant exhaustivement. Ibn
Abi Cahyba, an-Nassai , Dara Qoutni,
al-Bayhaqui et d'autres les ont citées.
Cheikh al-Albani
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde ) dit à
propos de l'une de ces chaînes:« Cette chaîne ne représente aucun inconvénient.
Cependant , elle s'arrête à Kaab,
dit Kaab al-Ahbar. S'il
avait fait remonter le hadith hautement, il ne constituerait pas un argument
car il serait alors libre (anonyme).. Que dire alors
quand il ne fait que se l'attribuer?!» Extrait de Silsilatoul ahaadith adh-dhaiifah, hadith n° 5053.
Sixième
tradition
Maysara et Zadan ont dit: «Il (le Prophète)
avait l'habitude d'accomplir quatre rakaa avant la
prière de zouhr et deux rakaa
après cette prière et deux autres après la prière du coucher du soleil et
quatre rakaa après la prière d'isha
et deux rakaa avant l'aube.» Je l'ai trouvé ainsi
sans la mention du nom du compagnon. Il semble qu'il s'agit d'Ali ibn Abi Talib car c'est de lui que Maysara
recevait ses hadith. Ibn Abi Chayba
l'a rapporté dans al-Moussannaf (2/19) en ces termes: Aboul Ahwas
nous l'a raconté d'après Ataa ibn as-Saib.
Septième
tradition
Abdourrahman ibn al-Aswad a dit: «Quiconque accomplit
quatre rakaa après la prière d'isha,
elles auront la même valeur que si on les accomplissait durant la Nuit du
Destin.» Ibn Abi Chaybah l'a rapporté dans al-Moussannaf (2/127) en ces termes:«Al-Fadhl ibn Doukayn nous a
raconté d'après Boukayr ibn Amer qui le tenait d'Abdourrahman..
Huitième
tradition
Abdourrahman ibn
Khalid al-Khouzai a dit:«J'étais assis auprès d'Ataa
quand arriva un homme qui dit:
-«Abou Muhammad! Tawous prétend que celui
qui accomplit la prière d'isha puis y ajoute deux rakaa dans lesquelles il récite la sourate (32) dans la
première et la sourate (67) dans la seconde sera comme celui qui aura passé
toute la Nuit du Destin en prière.»
-«Tawous a raison. Je ne l'abandonne pas.»
Abou Nouaym dit dans
Hilyatoul Awliyaa
(4/6):«Omar ibn Ahmad ibn Omar, le cadi, nous a
raconté qu'Abdoullah ibn Zidaan lui a raconté qu'Ahmad
ibn Hazem lui a raconté qu'Awn
ibn Salam lui a raconté que Djaber ibn Mansour, frère d'Isaac ibn Mansour
as-Souli lui avait raconté le hadith d'après Imraan
ibn Khalid.
Neuvième
tradition
Al-Qassim ibn Ayyoub a dit: «Said ibn al-Djoubayr avait l'habitude d'accomplir quatre rakaa après la prière d'isha.
Pendant ce temps, je lui parlais à partir de la maison mais il ne me répondait
pas.» Al-Marouzi l'a rapporté dans Taziim qadri as-Salaah (1/167) en ces termes:«
Yahya nous a raconté que Abbad ibn al-Awwam lui avait raconté d'après al-Housseyn
qui tenait le hadith d'al-Qassim.
Dixième
tradition
Moudjahid dit: «Quatre rakaa accomplies
après la prière d'isha valent leurs équivalentes
accomplies au cours de la Nuit du Destin.» Ibn Abi Chaybah
l'a rapporté dans al-Moussannaf (2/127) en ces
termes: «Yaala nous raconté
d'après al-A'mach qui tenait le hadith de Moudjahid.»
Quatrièmement,
pour résumer, disons qu'il a été rapporté de manière certaine que le Prophète
(Bénédiction et salut soient sur lui) avait l'habitude d'accomplir quatre rakaa après la prière d'isha.
Quant aux hadith qu'on a fait remonter très haut et
qui évoquent le sujet, ils sont tous très faibles. Celui qui en est le meilleur
reste celui reçu d'Ibn Omar en dépit de sa faiblesse.
Quant aux
traditions reçues des compagnons et de leurs successeurs immédiats, elles
reflètent l'application des ancêtres pieux de cette sunna et la propagation de
la pratique en leur sein. Celle-ci fait partie des prières nocturnes dont
le mérite est prouvé par des dizaines d'arguments tirés du Livre et de la
Sunna. Quant à dire que les dites rakaa ont la même
valeur que leurs équivalentes faites au cours de la Nuit du Destin, cela mérite
qu'on s'abstienne de le confirmer d'autant plus que l'information repose sur
des propos de Kaab al-Ahbaar
connu pour avoir l'habitude d'expliquer la charia à la lumière d'emprunts tirés
des écrits des gens du Livre. Nous craignons qu'il fût à l'origine du mérite
évoqué. Ceux parmi les compagnons qui l'auraient reçu de lui ne l'auraient fait
qu'à cause de leur attachement aux vertus des actes dont on espère recevoir une
récompense et dont l'accomplissement ne nuit en rien.
Cheikh al-Albani
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a donné à ces traditions le statuts
de 'haute sources', ce qui rend possible leur usage comme argument et
l'application de leur contenu car il dit: «Le hadith a
été vérifié même quand sa chaîne de transmission s'arrête à un groupe de
compagnons.. Ensuite, Ibn Abi Chayba a rapporté un
hadith identique reçu d'Aicha, d'Ibn Massoud, de Kaab
ibn Mani' et d'Abdourrahman ibn al-Aswad.
Toutes les chaînes qui remontent à ceux-là sont vérifiées, exception faite de
celle de Kaab qui, même arrêtée à lui, revêt le
statut de 'haute source' car son contenu ne saurait être une simple opinion
personnelle, ce qui est évident.» Extrait de Silisilatoul
ahaadith adh-dhaifa, n°
5060.
Allah le sait
mieux.