Il n'y a aucun inconvénient à organiser une cérémonie pour encourager les enfants et leur apprendre la prière à l'âge de sept ans
La fille de l'une de mes amies vient d'avoir 7 ans. Sa mère a voulu organiser une cérémonie pour elle afin de l'informer qu'elle vient d'avoir 7 ans et qu'elle doit désormais observer la prière et que c'est pour cette raison qu'on se réjouit à travers la cérémonie. Je me suis opposée à elle en lui disant que l'organisation d'une cérémonie n'est pas un moyen d'apprentissage de la prière. Comment apprendre la prière à nos enfants et les sensibilise sur son importance en organisant des réunions de divertissement? Si elle récompensait sa fille après son apprentissage de la prière en organisant la cérémonie en son honneur, ce serait plus juste. L'honorer avant qu'elle n'apprenne la prière ne convient pas. La mère de la petite pense que la cérémonie l'encouragera à pratiquer la prière. Elle m'a accusé d'extrémiste. L'organisation de la cérémonie avant l'apprentissage de la prière peut elle être considérée comme un moyen de faire aimer la prière à l'enfant? Dites moi la vérité fondée sur un argument.
Louanges à Allah
Il n'y a aucun inconvénient à ce que la mère organise une
petite fête à l'occasion de la 7e année de sa fillette dans le but
de l'encourager et l'exhorter à pratiquer la prière pour les considérations que
voici:
Premièrement, cette cérémonie n'est pas religieuse et
elle ne constitue pas une fête à répéter. Elle relève du chapitre des us régis
en droit musulman par la règle de la licéité originelle. A ce propos, l'imam Chatibi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit:« Pour les us, le législateur tient compte de leurs sens
au lieu de les régir par des textes, contrairement aux pratiques cultuelles
connues pour être régies par une règle opposée.» Extrait succinct des Mouwafaqaat
(2/523).
Il a déjà été confirmé dans notre présent cite la règle
selon laquelle:« Les us sont en principe licites.» On
trouve cette confirmation dans des réponses exhaustives que vous pouvez
retrouver aux numéros suivants:
135458,149278.
Deuxièmement, ce type de méthodes pédagogiques fait partie moyens à inscrire dans
le cadre large que la Charia a établi ,
facilité et laissé à l'imagination des gens en fonction de leurs convenances
sociales et culturelles. Exhorter (l'enfant) à prier et à respecter les charges
religieuses est un objectif de la religion. Tout moyen qui permet de
l'atteindre est légal. Qu'il s'agisse de la prêche directe, du divertissement , du
jeu, d'une conduite pratique ou d'une cérémonie regroupant la famille et les
amis. Tous ces moyens sont légaux, les moyens ayant le même statut que les
objectifs.
Troisièmement, il n'y a aucune différence entre
l'encouragement de la pratique de la prière avant ou après son apprentissage. Si les gens ne
désapprouvent pas qu'un enfant soit récompensé pour son assiduité à la prière,
il ne convient pas que nous désapprouvions qu'un petit enfant soit honoré dans
le but de le motiver et de l'encourager au commencement d'une nouvelle étape de
sa vie.
Quatrièmement, il a été rapporté sûrement que les nobles
compagnons ont utilisé les moyens disponibles en leur temps pour raffermir (des
gens ) dans la pratique du culte. Roubay
bint Mouawwidh (P.A.a) dit: «Nous le (Achoura) jeûnions déjà et faisions
jeûner nos petits et leur offrions de petits jouets. Quand l'un d'eux pleurait de
faim, nous lui en donnions jusqu' à l'heure de la rupture du jeûne.» (Rapporté
par al-Bokhari,1960 et par Mouslim,1136)
Ceci indique la permission de la diversification des
moyens d'éducation et la possibilité dans ce domaine de déployer un effort de
réflexion puisque l'objet n'est pas fixé d'avance par des textes (immuables)
mais il doit être abordé selon les exigences de la situation.
Les jurisconsultes ont cité parmi les types de baptêmes
et repas marquant les moments de joie taam
al-houdhaaq (repas de mémoration)
préparé lors de la répétition d'un
bienfait religieux. Pourtant on ne lui trouve aucun fondement dans la Sunna.
Al-Bahouti (Puisse Allah lui
accorder Sa miséricorde) a dit:«Hidhaaq
désigne un repas préparé quand un enfant se distingue. Selon l'auteur du
dictionnaire hidhaaq renvoie à la distinction
d'un enfant qui réussit à maitriser le Coran.» Extrait de Kashshaf
al-quinaa (5/165).
Cinquièmement, enfin, il ne convent
pas de faire preuve d'excès de rigueur dans ces affaires au risque d'éloigner
les gens de la religion. Il ne faut pas mener la vie dure aux gens. La religion
est tolérante et elle ne s'oppose pas aux us à moins qu'ils ne véhiculent des
préjudices ou les entraînent. Quand c'est le cas, on voit la plupart des gens
d'accord sur la pertinence de l'interdiction des us en question. En cas de
l'absence d'un préjudice, parler d'interdiction devient arbitraire et nécessite
une longue (de méditation) afin d'éviter que celui qui se prononce pour
l'interdiction ne tombe dans cette pratique qu'Allah le Puissant et Majestueux a reproché
aux polythéistes et interdit dans sa
parole que voici:« Dis-leur : «Faites venir vos témoins pour attester qu' Allah
aurait prescrit de tels interdits !» S’ils en témoignent, ne te joins pas à eux
! Ne suis pas ceux qui, dans leurs passions, traitent Nos versets de mensonges,
qui ne croient pas à la vie future et qui donnent des égaux à leur Seigneur !»
(Coran,6:150).
Allah le sait mieux.