Doit on interrompre la prière pour répondre à l'appel de l'un de ses père et mère?
Quand j'étais tout petit, les gens me disaient: si tu te mettais à prier et entendais l'un de tes père et mère t'appeler, mets fin immédiatement à la prière et va répondre à l'appel, quitte à reprendre la prière par la suite. Est-ce que ces propos sont justes?
Louanges à Allah
Quant un musulman s'engage dans une prière obligatoire,
il ne doit pas l'interrompre pour répondre à l'appel de son père ou sa mère. Cependant , il peut attirer l'attention de l'auteur de
l'appel sur le fait qu'il est en prière. Il peut le faire soit en prononçant le
tasbih ou élevant sa voix ou par un geste
similaire. Il lui est permis d'alléger sa prière pour pouvoir répondre à
l'appel dès sa fin.
Al-Boukhara
(707) a rapporté d'après Abou Qatada (P.A.a) que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur
lui) a dit: « Certes, il m'arrive d'entrer en prière avec l'intention de la
prolonger puis les pleurs d'un enfant m'amènent à l'alléger par crainte de
faire de la peine à sa mère.» Ceci montre qu'il est permis d'alléger la prière
pour tenir compte d'un facteur qui préoccupe le prieur.
Pour la prière surérogatoire, si l'intéressé sait que ses
père et mère ne désapprouvent pas la poursuite de la prière, il la parachève
avant de répondre à leur appel. S'il sait qu'ils désapprouvent la poursuite de
la prière, il y met fin pour répondre à leur appel car il n'encourt rien en
agissant de la sorte et il peut refaire la prière plus tard.
Al-Boukhara
(3436) et Mouslim (2550)- la présente version étant
celle du dernier- ont rapporté d'après Abou Hourayra
(P.A.a) que le Prophète (Bénédiction et salut soient
sur lui) a dit: « Djourayh se livrait à une pratique
cultuelle dans un monastère quand sa mère vint lui dire: ô Djourayh!
Je suis ta mère, parle moi. Djourayh, qui était
toujours en prière, se dit: monseigneur! Ma mère et ma prière? Puis il préféra
poursuivre sa prière. Sa mère revint lui dire : ô Djourayh!
Je suis ta mère, parle moi. Djourayh se dit:
monseigneur! Ma mère et ma prière? Puis il préféra poursuivre sa prière. Sa
mère dit alors: monseigneur, Djourayh que voici est
mon fils. Je lui ai adressé la parole mais il refuse de me répondre.
Monseigneur, ne lui donne pas la mort avant de le lui faire voir des prostituées.. Le Prophète ajoute: si elle demandait (à Allah) de
l'éprouver, il l'aurait été…»
An-Newari
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) l'a cité dans un chapitre intitulé: faire
passer le devoir de piété filiale avant les prières surérogatoires et autres
An-Newari
(Puisse Allah lui accorder sa miséricorde) a dit: «Selon les ulémas, ce qui
était correct de la part de Djouayh, était de
répondre à sa mère car sa prière était surérogatoire. Or la poursuite d'une
telle prière est facultative et non obligatoire alors que répondre à l'appel de
sa mère constitue un devoir et sa maltraitance un interdit. Djourayh
pouvait alléger sa prière pour répondre vite à sa mère avant de reprendre sa
prière.» Voir Fateh al-Bari
d'al-Hafidh ibn Hadjar
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde, al-mawssou'a
al-fiqhiyya (20/342).
On lit dans ad-dourr al-moukhtar, un ouvrage (de référence) des hanafites
(2/54): «Si l'un des parents d'un prieur l'appelait pendant sa prière
obligatoire, il ne répondrait que s'il s'agit d'un appel au secours.»
C'est-à-dire une demande d'assistance (urgente) .
Cheikh Ibn Outhaymine (Puisse
Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: « Si les père et mère vous appellent
alors que vous êtes en prière, votre devoir est de répondre à leur appel, à
moins qu'il ne s'agisse d'une prière obligatoire. S'il s'agit d'une telle
prière, il ne vous est pas permis de leur répondre. C'est seule
dans une prière surérogatoire qu'il faut leur répondre.
Si les père et mère font partie de ceux qui savent
prendre la juste mesure des choses et qui vous excuseraient s'ils savaient que
vous êtes en prière, dans ce cas , faites un geste pour qu'ils le sachent. Le
geste peut consister en un léger bruit ou en la prononciation de la formule souhana
Allah ou dans l'augmentation de la voix pendant la récitation d'un verset
ou une invocation de manière à faire comprendre à l'auteur de l'appel que vous
êtes en prière.
Si les père et mère font partie de ceux qui ne sont pas
excusables, des gens autoritaires, mettez fin à votre prière et allez leur
répondre. Si toutefois, la prière est obligatoire, n'y mettez fin qu'en cas de contrainte,
comme si vous voyiez une personne sur le point de tomber dans un puits ou se
noyer ou se bruler, là, arrêtez votre prière pour
l'urgence. En dehors de tels cas, il n'est pas permis d'interrompre une prière
obligatoire.»
Char riyadh as-Saluhine,p.302 en résumé. Allah Très Haut le sait mieux.
Se référer à la réponse donnée à la question n°
65682