La récompense du jeûne est multiplié plus de sept cents fois
La parole du Très-haut: «Le jeûne Me revient et c'est à Moi de le récompenser.» Ce hadith signifie-t-il que la valeur des bons actes qui accompagnent le jeûne sera multipliée plus de sept cents fois?
Louanges à Allah
Il est rapporté dans un hadith sûr d'après Abou Hourayra (P.A.a) que le Messager
d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit: «Toute œuvre du fils
d'Adam (l'humain) est l'objet d'une multiplication qui fait qu'un acte compte
pour dix, voire pour sept cents. C'est à ce propos qu'Allah le Puissant et
Majestueux dit:«... exception faite du jeûne qui Me revient à Moi et dont
J'assure la récompense. Le jeûneur abandonne son plaisir et sa nourriture à cause de Moi.» (Rapporté
par Mouslim,1151).
Dans leurs commentaires de ce hadith, les ulémas
soutiennent qu'il implique une multiplication de la récompense du jeûne pouvant
dépasser sept cents fois. Nous allons cité une partie
de leurs nombreuses affirmations:
-Aboul Badji,
mort en 474, (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: «Le mérite de la
multiplication (de la récompense) du jeûne découle du fait que c'est le
Très-haut qui s'en charge, d'où cette augmentation qui dépasse sept cents
fois.» Extrait d'al-Mountaqa charh al-mouwattaa (2/74).
-Abou Hamid al-Ghazali,
mort en 505 H, (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: «Allah
Très-haut a dit:« Les endurants auront leur pleine récompense sans compter.» Le
jeûne est la moitié de l'endurance. La récompense qu'il génère transcende la
loi de l'estimation et du calcul.» Extrait de Ihyaa
uloum ad-diine (1/231).
-Ibn al-Arabi, mort en 543 H,
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit:« Notre Maître, le Béni et
Très-haut, nous a appris que la récompense des bonnes œuvres est estimée d'un à
sept cents. Mais Il a caché la valeur de l'endurance et s'en est réservé la
connaissance puisqu'il dit:«.. les
endurants auront leur pleine récompense sans compter.» (Coran,39:10)
Le jeûne étant une sorte d'endurance puisqu'il implique
une inhibition des plaisirs, le Très-haut en dit:« «Toute œuvre du fils d'Adam
(l'humain) lui revient , exception faite du jeûne qui
Me revient à Moi et dont J'assure la récompense.»
Selon les ulémas, toute rétribution est à peser ou à
mesurer sauf celle du jeûne car on la
puise (dans la source) et l'y ramasse (en grande quantité). C'est ce qui fait
dire à Malick: «Il s'agit d'endurer les évènements douloureux et tristes de la
vie. Nul doute que celui qui sort indemne de ce qui lui en arrive et réussit à
éviter ce qui lui est interdit recevra une rétribution incalculable. Il a
évoqué le jeûne pour indiquer qu'il relève de ce chapitre, même s'il ne
l'occupe pas entièrement.» Extrait de ahkaam
al-Qour'an (4/77).
-Al-Qaadi Iyadh,
mort en 544 H, (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: «Puis, Allah , par Sa grâce, donne à celui qu'Il veut ce qu'Il veut
en termes d'augmentation pouvant aller jusqu'à sept cents fois, voire à l'incalculable.
C'est dans ce sens que le Très-haut dit :«.. les endurants auront leur pleine récompense sans compter.»
(Coran,39:10) et dit:« ..exception
faite du jeûne qui Me revient et dont J'assure la rétribution» après avoir
porté la multiplication à sept cents.» Extrait de Ikmaal
al-mouallim bi fawaadidi
Mouslim (8/184).
-Ibn Radjab, mort en 795 H,(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit:« Selon la
première version ]celle citée au
début de la présente réponse[, le jeûne relève des actes est
exceptés de la multiplication de sorte
que toutes les œuvres seraient multipliées de dix à sept cents, à l'exception
du jeûne dont la multiplication ne serait pas compris dans ce chiffre mais
serait augmentée infiniment par Allah le Puissant et Majestueux. En fait, le
jeûne implique l'endurance dont Allah Très-haut dit:«.. les endurants auront leur pleine récompense sans compter.»
(Coran,39:10). C'est dans ce sens qu'il a été rapporté
que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) appelé le mois de Ramadan
le mois de l'endurance. Il dit dans un autre hadith:« Le jeûne constitue la
moitié de l'endurance.» (Cité par at-Tirmidhi). Il y
a trois sortes d'endurance: celle qui consiste à obéir fermement à Allah, celle
qui revient à se passer de tout ce qui est interdit par Allah et celle qui
s'exprime par l'encaissement des douloureux décrets divins. Le jeûne englobe
les trois sortes.» Extrait de Lataaif al-maaarif d'Ibn Radjab
(p.150).
-Ibn al-Moulaqquin, mort en 804
H, (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: «On dit à propos de la
parole du Très-haut:« Aucun être ne sait ce qu'on a réservé pour eux comme
réjouissance pour les yeux..» (Coran,32:17) qu'ils
avaient pratiqué le jeûne et qu'au moment de la rétribution celle-ci leur est
déversée sans mesure. Dans le hadith, la multiplication portée à sept cents est
réservée au jeûne.» Extrait de at-tawdhiih
li charh al-Djaami as-sahiih (13/28).
Cheikh as-Saadi, mort en 1376
H, (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: «Dans le hadith, le jeûne
est l'objet d'une exception car Allah se Le réserve et dit en assurer la
rétribution sur la base de sa seule grâce et de Sa générosité sans se contenter
de ladite récompense multipliée commune à toutes les (bonnes
) œuvres. Il s'agit donc d'une rétribution inqualifiable car elle
consistera à accorder au jeûneur ce qu'aucun œil n'avait jamais vu et qu'aucune
oreille n'avait jamais entendu, et qui n'était venu à l'esprit de personne.
Le hadith attire l'attention sur l'exception car il fait
comprendre que le jeûneur, qui a abandonné ce qu'il aime naturellement et
préfère à tout autre chose et considère comme des choses nécessaires et leur
préfère l'amour pour son Maître et s'en détourne en faveur d'Allah dans un état
que seul Allah connait, et place son amour pour Allah
au-dessus de son amour pour lui-même, et cherche Son agrément et Sa récompense
avant de s'occuper de la réalisation de ses propres objectifs, ce jeûneur là mérité qu'Allah fait de lui Son
privilégié et assure Lui-même la récompense de son jeûne.
Que penser d'une rétribution, d'une récompense que le
Clément, le Miséricordieux, le Généreux, le Très-Généreux
qui comble tous les choses existantes de Ses dons et en réserve la part la plus
importante à Ses alliées et leur arrange des causes et des moyens subtiles qui
leur permette de bénéficier de choses
qui ne viennent à l'esprit de personne? Que penser de ce qu'Il fera de
ces jeûneurs sincères?
Là s'arrête la plume. Le cœur du jeûneur se laisse
emporter par la joie et la réjouissance pour avoir accompli un acte qu'Allah
garde pour Lui-même et récompense par Sa propre grâce et Sa seule
bienfaisance.«Cela relève de la grâce d'Allah qu'Il accorde à celui qui Lui
plaît.» Allah est celui qui possède l'immense grâce.» Extrait succinct de Bahdjatou qouloub al-abraar (p. 94-95).
Cheikh Ibn Outhaymine, mort en
1422 H, (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: «Les actes cultuels
sont récompensés de sorte qu'un acte compte pour dix à sept cents fois, voire
multiplié de nombreuses fois. Le jeûne fait exception car c'est Allah qui en
assure la récompense. Autrement dit, sa récompense est particulièrement énorme. Selon les ulémas, c'est parce que le
jeûne englobe trois sortes d'endurance: celle qui consiste à obéir fermement à
Allah, celle qui revient à se passer de tout ce qui est interdit par Allah et
celle qui s'exprime par l'encaissement des douloureux décrets divins. Il
consiste à obéir fermement à Allah car l'on obéit à Allah en le supportant et
évite ce qu'Il a interdit à travers l'abandon de ce qui est interdit au jeûneur
et endure les décrets divins dans la mesure où le jeûneur souffre de la douleur
provoquée par la soif, la faim , la paresse et la
torpeur.
Voilà pourquoi le jeûne implique le plus haut degré
d'endurance puisqu'il en réunit les trois sortes, ce qui fit dire à Allah
Très-haut: :«.. les endurants
auront leur pleine récompense sans compter.» (Coran,39:10)
Extrait de charh al-moumt'i
(6/458).
Allah le sait mieux.