Comment la femme détermine-t-elle la fin du cycle menstruel pour recommencer les prières ?
Question : Comment la femme détermine-t-elle le moment de la reprise des prières après la fin du cycle menstruel ? Que doit-elle faire si elle croit le cycle fini, reprend les prières puis découvre encore l’écoulement de sang ou d’un liquide rouge foncé ?
Réponse
La fin du cycle menstruel est marquée par l’arrêt de l’écoulement du sang,
quelle qu’en soit la quantité. Beaucoup de jurisconsultes soutiennent que
la durée la plus courte du cycle est de 24 heures et la plus longue est de
15 jours.
Cheikh al-islam Ibn Taymiyya
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) soutient, quant à lui, qu’il n’y
a ni durée minimum ni durée maximum et que l’on considère la présence du cycle
menstruel par le constat de ses signes bien connus. Peu importe l’aspect
quantitatif. A ce propos, il dit : « Allah fait dépendre de la menstruation
de nombreux règlements cités dans le Livre et la Sunna et Il ne lui a fixé
ni une durée minimum ni une durée maximum et n’a pas évoqué une pause de propreté
entre deux cycles menstruels, en dépit du fait qu’il s’agit d’une question
d’intérêt général que la communauté a besoin de connaître ». Plus loin,
il ajoute : « Certains ulémas en fixent les durées minimum et maximum
et adoptent des opinions divergentes quand il s’agit de les préciser. D’autres
se contentent de fixer un délai maximum. La troisième opinion, la plus juste,
est qu’aucune durée ne lui est fixée » (Madjmou’ al-Fatawa, 19/237).
Il existe un saignement extraordinaire qui dégage un sang différent de
celui de la menstruation et qui fait l’objet de règlements autres que ceux
appliqués à la menstruation. Ce saignement se distingue par ce qui suit :
- la couleur : le sang de la menstruation est noirâtre alors que celui
du saignement en question est rouge.
- la fluidité : le sang de la menstruation est moins fluide que celui
du saignement extraordinaire
- l’odeur : l’odeur du sang
menstruel est repoussante tandis que l’autre est ordinaire
- la coagulation : le sang menstruel ne coagule pas à la différence de
celui du saignement inhabituel.
Ce qui précède indique les caractéristiques du sang menstruel, et tout
sang qui possède ces caractéristiques est impropre et nécessite la prise d’un
bain rituel. Quant au sang inhabituel, il ne nécessite pas cet acte.
La menstruation est incompatible avec la pratique de la prière, ce qui
n’est pas le cas des saignements inhabituels. Cependant, la femme qui éprouve
ces saignements doit prendre des précautions et faire des ablutions pour chaque
prière, si les saignements persistent. Mais leur persistance au cours de la
prière n’est pas nuisible.
La femme peut constater la propreté grâce à deux indices :
- l’apparition de traces blanchâtres constituées par un liquide sécrété
par l’utérus ;
- le dessèchement total de la vulve pour celles qui n’ont pas l’habitude
de voir les traces sus-indiquées.
Dans ce cas, elle peut constater sa propreté par l’introduction d’un morceau
de coton dans la vulve. Si elle le retire propre, elle est propre et peut
prendre un bain afin de pouvoir recommencer les prières. Si elle le retire
rouge ou jaunâtre ou rouge foncé, elle doit s’abstenir de la prière.
Jadis, les femmes envoyaient à Aïcha un sac contenant un morceau de coton
jaunâtre et elle leur disait : « Ne vous empressez pas, attendez de voir
les traces blanches » (rapporté par Boukhari de façon suspendue dans
: Livre sur la menstruation, chapitre : commencement et fin de la menstruation,
et rapporté par Malick, 130).
Le terme « durdja » signifie dispositif utilisé par les
femmes pour conserver leurs parfums et autres objets.
Le terme « kursuf » signifie coton.
Le terme « qassa » signifie liquide blanc qui s’écoule
à la fin des menstrues.
Le terme « as-sufra » signifie liquide jaunâtre.
Si les liquides jaunâtres et
noirâtres apparaissent pendant les jours de propreté de la femme, on ne doit
pas en tenir compte et la femme ne doit ni abandonner la prière ni prendre
un bain rituel, le cas n’impliquant pas d’impureté rituelle. Cette affirmation
repose sur le hadith d’Oum Atiyya (P.A.a) : « Nous ne tenions aucun compte
du sang jaunâtre et noirâtre constaté après la propreté» (rapporté par Abou
Dawoud, 307 et Boukhari, 320. Mais ce dernier n’a pas cité l’expression « après
la propreté »).
Le terme « kudra » signifie liquide rouge foncé qui ressemble
à une saleté.
L’expression «Nous ne tenions aucun compte» signifie nous ne l’intégrions
pas dans le cycle menstruel car c’est un liquide impur qu’il faut laver et
qui nécessite des ablutions.
Si les traces blanches suivent immédiatement le cycle menstruel, elles
en font alors partie.
Si une femme revoit le sang après avoir cru qu’elle était propre, on juge
de la suite sur la base des caractéristiques du sang et agit selon qu’on est
en présence de règles menstruelles ou de saignements inhabituels. Dans le
premier cas, on s’abstient de la prière et, dans le second, on prend ses précautions
et procède à des ablutions pour chaque prière.
Quant au liquide rouge foncé appelé « kudra » que nous
avons évoqué plus haut, si la femme le constate après sa propreté, elle doit
le considérer comme propre. Mais elle nécessite des ablutions. Si elle le
constate au cours du cycle menstruel, elle l’assimile à celui-ci.
Allah le sait mieux.