Ce qu’ il faut entendre par la pratique du dhikr et de l’invocation au sortir de la prière canonique
Qu’entend on par « au sortir de la prière » ? Veut on parler des instants précédant le salut final ou de ceux qui le suivent immédiatement ? La Sunna recommande-t-elle qu’on lève les mains pendant les invocations prononcées au sortir de la prière ?
Louanges à Allah
Premièrement,
« au sortir de la prière » signifie après la prière ou à la fin de la
prière. De nombreux hadiths ont été rapportés qui exhortent à la pratique du dhikr et de l’invocation suite aux prières. En voici
quelques uns :
• Le
hadith rapporté par al-Bokhari (6330) et par Mouslim (594) d’après al-Moughoirah
ibn Chou’bah (P.A.a) selon
lequel le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) avait
l’habitude de dire après avoir prononcé le salut de fin de prière :
« Il n’ y a pas de dieu en dehors d’Allah seul sans associé. La royauté et
les louanges lui appartiennent . Il est omnipotent.
Seigneur ! Nul ne peut empêcher ce que Tu veux donner et nul ne peut donner ce que Tu ne veut empêcher. Auprès de Toi, la chance ne sert à rien à son
détenteur. »
• Al-Bokhari (6329) a rapporté d’après Abou Hourayrah (P.A.a) qu’ils ( des Compagnons) ont dit : « Ocirc; Messager
d’Allah ! Les riches se sont réservé les grades et les bienfaits
durables !- Comment ça ?-
ils prient comme nous et
participent au djihad comme nous. En plus , ils
dépensent de leurs biens alors que nous nous n’en avons pas !- Je vais
vous dire une chose qui vous permettra
de rattraper vos devanciers et de vous placer bien avant ceux qui viendront
après vous, chose qui fera que ne vous égalera en mérite que quelqu’un qui fera
comme vous. Dites au sortir de chaque prière :
Dire Soubhanna Allah dix fois
Dire Al-hamdou lillah dix fois
Dire Allahou akbar(843) r dix fois
Une autre version
d’al-Bokhari précise : vous prononcez les trois
formules suscitées 33 fois au sortir de chaque prière. La version de Mouslim (595)
dit: vous prononcez les trois formules suscitées 33 fois après chaque
prière. »
• Mouslim (596) a rapporté d’après Kaab
ibn Oudjrah (P.A.a) que le
Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « Des
suites dont l'auteur ou celui qui les
pratique au sortir de chaque prière ne
sera jamais déçu : 33 tasbiha,33 tahmidah et 34 takbirah. » (il s’agit
toujours des formules suscitées).
Par l’expression
« au sortir de chaque prière » mentionnée dans les hadiths cités plus
haut on entend après la prière suite au salut final. Ce sens est nettement précisé dans certaines
versions. Il en est de même de ce qui a été dit à propos du verset du
Trône et des Protectrices (sourates 113
et 114) à réciter après chaque prière. C’est à faire après le salut final.
• Abou
Dawoud (1522) a rapporté d’après Mouadh
ibn Djabal (P.A.a) que le
Messager d’Allah (Bénédiction et salut
soient sur lui) lui avait saisi la main pour lui dire : Ocirc; Mouandh ! Je t’aime vraiment, au nom d’Allah ! Je
t’aime vraiment, au nom d’Allah ! Puis il ajoute : ne Cesse de dire
au sortir de chaque prière : Seigneur ! Aide moi à Te mentionner , à Te remercier et à bien T’adorer . »
(Jugé authentique par al-Albani dans Sahih Abou Dawoud). An-Nassai (1303) l’a rapporté en ces termes : «Ne
cesse de dire au sortir de chaque prière : Maître ! Aide moi à Te
mentionner, à Te remercier et à bien T’adorer. » (Jugé authentique par al-Albani
dans Sahih An- Nassai). Par « au sortir de chaque
prière » on entend : à la fin de chaque prière mais
avant le salut final car le terme doubour
annexé à une chose peut en faire partie.
Cette interprétation s’impose compte
tenu d’une version d’an-Nassai où l’on dit : « Dans chaque
prière »
Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit
dans Zad al-Maad
(1/294) : « Au sortir de la prière « peut signifier aussi bien après
et avant la fin de la prière. Notre maître (Ibn Taymiyyah) préférait le premier sens (avant le salut
final). Quand j’en ai discuté avec lui, il dit : le doubour
de toute chose en fait partie telle queue de l’animal.»
5. At-Tirmidhi (3499) a rapporté d'après Abou Oumamah (P.A.a) qu'il a été dit
au Messager d'Allah:«Quelle est l'invocation la plus susceptible d'être
entendue?» - Celle prononcée «en pleine nuit et à la suite des prières
obligatoires.» (le hadith est jugé bon par at-Tirmidhi et par al-Albani dans
Sahih at-Titrmidhi)
Il semble que par «à la suite des prières» on entend avant le salut final.
Cheikh Ibn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit:
«Il semble qu'on entende par
l'expression à la suite des prières mentionnée dans le hadith
d'Abou Oumamah, à supposer qu'il soit authentique, la
fin de la prière. Extrait de Madjmou' Fatawa Ibn Outhaymine
(13/268).
Les ulémas
soutiennent que tous les textes relatifs à cette question et dont la portée est
restreinte par l'expression «au sortir de la prière» et qui traitent
précisément du dhikr, notamment le tasbih, le tahmid,
le takbir et la récitation du verset du Trône
et des Deux Protectrices; ils soutiennent que dans ce cas l'expression signifie
: après la prière. Si le texte traite de l'invocation, l'expression signifie: à
la fin de la prière et juste avant le salut final. Si toutefois on trouve un
élément qui indique qu'une invocation déterminée est à dire après le salut
final comme c'est le cas, par exemple, dans la parole du Prophète (Bénédiction
et salut soient sur lui): « Sollicite le pardon d'Allah trois fois.» C'est une invocation mais la Sunna a indiqué
qu'on la prononce après le salut final.
Cheikh Ibn Baz (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a été
interrogé en ces termes:
«Que faut il entendre par l'expression au sortir de la prière employée dans
les hadith où l'on exhorte à la pratique de l'invocation et du dhikr à la fin de chaque prière. S'agit il de la fin
de la prière ou après le salut final?
Voici sa réponse:
«L'expression peut signifier à la fois :
à la fin de la prière et avant le salut final comme elle peut signifier :
immédiatement après le salut final. Des hadiths authentiques confirment les
deux interprétations. La plupart de ces hadiths indiquent que l'expression
signifie: juste avant le salut final, quand elle accompagne une invocation.
C'est dans ce sens qu'Ibn Massoud (P.A.a), parlant de
la manière dont le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) lui
avait enseigné la prière, dit: «Ensuite , il dit: puis
qu'il (le fidèle) prononce ses invocations
préférées.» Une autre version dit: qu'il choisisse après sa demande ce qui lui
plaît» (hadith rapporté par Bokhari et Mouslim). Fait partie des hadiths en question celui
rapporté par Mouhadh selon lequel le Prophète
(Bénédiction et salut soient sur lui) lui a dit: «Ne cesse de dire au sortir de
chaque prière: Seigneur, aide moi à Te mentionner, à Te remercier et à bien
observer Ton culte» (Cité par Abou Dawoud, par at-Tirmidhi et par an-Nassai
grâce à une chaîne authentique)
Fait partie des
hadiths encore celui rapporté par al- Bokhari (Puisse
Allah lui accorder Sa miséricorde) d'après Saad ibn Abi
Waqqas (P.A.a) selon lequel
le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) avait l'habitude de dire au
sortir de chaque prière: «Seigneur, je demande Ta protection contre l'avarice
et contre la lâcheté et Te demande de faire en sorte que je n'atteigne pas
l'âge avilissant, comme je Te demande de me mettre à l'abri de toute épreuve
ici-bas et du châtiment de la tombe.»
S'agissant des dhikr relatifs à ce chapitre, des hadiths
authentiques ont indiqué que l'expression utilisée dans ce cadre signifie après
le salut final. C'est dans ce sens qu'on dit après le salut final: je demande
pardon à Allah, Je demande pardon à Allah, Je demande pardon à Allah. Seigneur,
Tu es la paix. La paix provient de Toi. Tu Te bénis, ô Détenteur de la majesté
et l'honneur.» Qu'on soit imam ou un prieur derrière un imam ou un prieur
isolé. Celui qui assure la fonction
d'imam se retourne ensuite vers les prieurs et leur fait face. L'imam, comme
celui qui prie derrière lui et le prieur isolé, dit après avoir prononcé le dhikr en question et la demande de pardon
(susmentionnée): «Il n' y a pas de dieu en dehors d'Allah qui n'a point
d'associé. La royauté et la louange lui appartiennent. Il est omnipotent. Point
de moyen ni de force si ce n'est en Allah. Il n' y a pas de dieu en dehors
d'Allah. Nous n'adorons que Lui. Le bienfaits, les
grâces et les belles louanges Lui appartiennent. Il n' y a pas de dieu en
dehors d'Allah. Nous Lui vouons un culte sincère, n'en déplaise aux mécréants.
Seigneur, rien ne peut empêcher ce que tu donnes ni donner ce que Tu empêches.
Sa chance ne sert à rien auprès de Toi au chanceux.»
Il est recommandé
au musulman et à la musulmane de prononcer
le dhikr ci-dessus après chacune des
cinq prières. Ensuite il fait le tasbih, le tahmid et le takbir
33 fois et porte le nombre à 100 cent en disant: «Il n' y a pas de dieu en
dehors d'Allah qui est sans associé.la royauté et la
louange lui appartiennent. Il est omnipotent.»
Tout ce qui
précède s'atteste dans des hadiths authentiques rapportés du Messager d'Allah
(Bénédiction et salut soient sur lui). Ensuite, il est recommandé au fidèle de
réciter le verset du Trône une seule fois à voix basse puis de réciter les sourates
112, 113 et 114 une seule fois après
chaque prière à voix basse, à l'exception des prières du coucher du soleil et
de l'aube au sortir desquelles on récite lesdites sourates trois fois.
Il est
encore recommandé au musulman et à la
musulmane de dire au sortir des prières de coucher du soleil et de l'aube:« Il
n' y a pas de dieu en dehors d'Allah qui est sans associé.La
royauté et la louange lui appartiennent. Il donne la vie et la mort Il est
omnipotent.» Dix fois. En plus de ce qui précède et avant la récitation du
verset du Trône et la récitation des trois sourates en application des hadiths
authentiques rapporté sur ce chapitre.» Extrait de Madjmou'
Fatawas Ibn Baz
(11/194).
Cheikh Ibn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit:
«Celui qui réfléchit sur cette question voit clairement que si ce qui est assortit de la restriction au sortir de la prière est un dhikr, il est à dire après la prière. S'il s'agit
d'une invocation, elle est à dire à la fin de la prière. Le premier cas s'explique
par le fait qu'Allah a fait des instants qui suivent immédiatement la prière un
temps de dhikr.
Agrave; ce
propos le Très Haut dit: «Quand vous
avez accompli la Salat, invoquez le nom d'Allah, debout, assis ou couchés sur
vos côtés. Puis lorsque vous êtes en sécurité, accomplissez la Salat
(normalement), car la prière demeure, pour les croyants, une prescription, à
des temps déterminés»
(Coran,4:103). La Sunna a expliqué ce que le verset a
résumé en termes de dhikr car ce dans ce sens
que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) dit: «Celui qui glorifie
Allah» (en disant souhanallah 33 fois). Aussi
peut on interpréter tout texte évoquant un dhikr
accompagné de l'expression au sortir
de la prière qu'il s'agit d'un dhikr à
dire après la prière, conformément au noble verset. Dans le second cas, le
Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a fait du temps qui suit
l'ultime tashahhoud (invocation à dire à la
fin de la prière) un temps d'invocation.
Aussi tout texte
évoquant une invocation accompagnée de la mention au sortir de la prière
doit être située à sa fin pour placer l'invocation à l'endroit indiqué par le
Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui), à moins qu'il soit
impossible ou très peu probable de donner une telle interprétation au
texte, dans quel cas il faut tenir compte du contexte.» Extrait de Madjmou' fatwas d'Ibn Outhaymine
(13/268).
Deuxièmement, il
n'est pas demandé de se lever les mains pendant les invocations faites après la
prière, cela n'étant pas rapporté du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui).
On trouve dans
les fatwas de la Commission Permanente (7/103): «Le fait de prononcer des
invocations après la prière en
maintenant les mains levées vers le ciel
n'est pas conforme à la Sunna . Que cela soit fait par
l'imam seul ou par les fidèles ayant priés avec lui seuls ou par les deux
parties. Bien au contraire , c'est une innovation car
il n' a été rapporté ni du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) ni de
ses compagnons (P.A.a). Quant à l'invocation faite
sans se lever les mains, elle ne fait l'objet d'aucun inconvénient puisqu'elle
s'atteste dans de nombreux hadiths. Voir la réponse donnée à la question n°
21976 et la réponse
donnée à la question n° 7886.
Allah le sait mieux.